samedi 12 février 2011

Des poèmes pour briser le silence- 9 février

Avec l’amour né de mes rêves


Traversant le cœur de l’azur

insondable, embrouillé de routes,

mais, accompagné d’espérances

insignifiantes mais certaines,

je regarde la géographie secrète

plongée dans un éclat de neige,

territoire de ce qui est indéfini,

mirages de la liberté.

La fatigue est là, mais je ne me rends pas.

Il y a des coupures, mais je ne saigne pas.

Tant de fatigue, tant de douleurs,

Je les calme avec l’amour né de mes rêves

Fait d’une matière invincible

Que ne reconnaissent pas les gardiens.


Tony Guerrero (traduit de l'espagnol par Annie Arroyo)

vendredi 11 février 2011

Des poèmes pour briser les silences: 11 février

C’est vous

Sans crainte, au milieu de la tourmente,

j’imagine que je vais de par le monde

comme si épaule contre épaule,

cheminaient avec moi des bras invincibles.

Passeront avec leurs ailes sombres

bien d’autres nuit glacées

sans pouvoir anéantir l’aurore

du jour qui verra la fin de l’injustice.

Frères et sœurs de la lutte

solidaire qui se multiplie

comme feuilles au printemps :

c’est vous qui nous donnerez la victoire,

c’est vous qui serez avec nous

au grand jour du retour !


Tony Guerrero (traduit de l'espagnol par Annie Arroyo)

jeudi 10 février 2011

Des poèmes pour briser le silence-10 février

Ile de soleils

Depuis mon enfance à la maison et à l’école,

dans ma jeunesse de lieu en lieu,

toute ma vie, et jusque dans mes rêves,

tu as habité mon cœur.

Ile de soleils qui offre à tous

palmiers et plages, oiseaux et fruits,

cet été brûlant que j’aime,

cet arbre libre dans la campagne

prête chaque jour à cultiver la fleur

indispensable de l’espérance,

tu fais toujours vivre en moi la paix.

Ton amour me pousse, ton amour me comble

de lumière, oh ma patrie, viendra le retour

et ton baiser qui nous attend.


Tony Guerrero (traduit de l'espagnol par Annie Arroyo)

mercredi 9 février 2011

Des poèmes pour briser le silence- 9 février

Dans ma solitude


Dans ma solitude je dis ton nom

et ses lettres sont un soleil naissant

parmi les nuages du point du jour

où les fleurs s’ouvrent, lumineuses.

Je le dis au passage aux angles

Des chemins que forge et défait la pensée

Et dans mon soliloque avec ton nom

Je ne distingue ni ombres ni lumières.

Je le dis sans que personne ne m’écoute

Et ma voix est pleine d’une émotion intime

Qui blesse à peine l’air et le silence.

Aux questions du firmament

je réponds, levant le regard

jusqu’à l’éternité de ton nom.


Tony Guerrero (traduit de l'espagnol par Annie Arroyo)

mardi 8 février 2011

Des poèmes pour briser le silence- 8 février


Ce soir


Ce soir, quand un silence revêche

comme le manteau de l’obscurité

me recouvrait, et que l’incertitude

de tempêtes de neige me grisait,

l’amour provoqua une douleur aiguë

dans les fibres de mon cœur,

des élancements d’absences perpétuelles.

Pendant un bout de temps je restai éveillé.

Ce soir, face à la solitude

que les hier font résonner je me suis dit :

Toutes les heures sans sommeil de ma vie

ont défriché ce long sentier

sur lequel les mortels dangers

n’ont pu mettre à mal la lumière.


Tony Guerrero (traduit de l'espagnol par Annie Arroyo)

lundi 7 février 2011

Des poèmes pour briser le silence- 7 février

Aujourd’hui j’ai écrit

Aujourd’hui j’ai écrit à plusieurs amis,
à aucun je n’ai conté le rosaire
des vicissitudes que j’ai subies
(plus que ce que chacun imagine).
Dans ces lignes je leur fais savoir
que cette cellule, sans rien et sans personne,
est pour moi un lieu de retraite
où je me libère de mes chaînes.
Comme d’autres fois dans ma vie, ce mitard,
sans hâte je le remplis de lumière
pour qu’au sein du vide affleure
la splendeur qui fait de mon cœur
une source de l’amour,
de cet amour avec lequel à tous j’écris.

Tony Guerrero (traduit de l'espagnol par Annie Arroyo)

dimanche 6 février 2011

Des poèmes pour briser le silence- 6 février

Femme

Femme, tu déferles dans mes pensées

comme les vagues sur la plage ;

tu entres soudain sur mes grèves de sable,

puis à la mer tu repars à nouveau.

Tu es ainsi, une houle indocile,

un va et vient incessant des eaux

où mon cœur se noie

à déchiffrer ton corps vague après vague.

Tu sais déjà que je reviendrai,

pourtant tu ne sais ni mon nom

ni que je me souviens de tes baisers.

Peut-être qu’un jour, lorsque ta peau

détruira ce château de l’absence,

je t’ouvrirai la trame de mes vers.


Tony Guerrero (traduit de l'espagnol par Annie Arroyo)

samedi 5 février 2011

Des poèmes pour briser le silence-5 février

Le silence est vert


Le silence est vert, tout soudain,

mon cœur fertile, lentement,

habitué aux choses naturelles,

se vêt des feuilles vertes du désir.

Des souvenirs du bois et de la pluie

émergent avec leur souffle caché

et je sens à nouveau dans ma gorge

l’ardeur des jasmins et du sang.

Dans la foulée, mon cœur évoque

de fidèles regards de pur amour,

des baisers au creux de la nuit,

des caresses qui apaisèrent mon âme.

Mais où donc sont aujourd’hui ses yeux,

ses lèvres, ses mains douces et pures ?


Tony Guerrero (traduit de l'espagnol par Annie Arroyo)

Des poèmes pour briser le silence-4 février

Des souvenirs et des mots qui cherchent

des réponses au néant et à ce qui se passe,

viennent dans l’enceinte du présent

comme abeilles au rayon de miel.

Le battement de leurs ailes inonde

l’air de trépidantes flammes

et une douceur cristalline entoure

l’écho du mot amour.

Une soif passionnée de lumière,

d’aromes, de voix et de formes

vers l’invisible m’emporte et mon âme

ne voit que la face d’un passé

qui tournoie jusqu’à disparaître

en lentes spirales de fumée.


Tony Guerrero (traduit de l'espagnol par Annie Arroyo)

jeudi 3 février 2011

De la comparaison à l'analogie

La comparaison et l'analogie sont des formes de raisonnement logique et esthétique très fréquemment utilisées ; mais qu'est-ce qui les différencie, au juste ? Ne s'agit-il que d'une distinction savante entre deux catégories qui, en pratique, recouvrent les mêmes réalités ?
De loin, en adoptant une grossière focale logique, il pourrait sembler que les actes de comparaison et d'analogie se confondent dans une catégorie plus vaste de processus cognitifs que l'on pourrait rassembler sous l'expression de "mise en relation d'objets a priori hétérogènes".
En fait, au sein de cette grande famille des processus de "mise en relation d'objets a priori hétérogènes", la comparaison et l'analogie procèdent de mécanismes cognitivo-perceptifs distincts : tandis que la comparaison saisit dans sa globalité un objet pour le mettre en rapport avec un autre objet, lui aussi saisi dans sa globalité (Pierre ressemble à Paul), l'analogie capte la relation qui unit un élément d'un système à un autre, avant de la comparer à une autre relation (dite analogue) unissant deux éléments d'un autre système (Pierre est aussi débraillé que Paul est mal peigné).
Si la comparaison saisit dans le réel des correspondances métaphoriques (relation d'un tout à un autre tout), l'analogie perçoit dans le réel des relations logiques entre correspondances métonymiques (relation d'une partie à un tout). C'est-à-dire que l'analogie compare deux tout pris, non en tant que totalités indivisibles, mais en tant que systèmes, id est ensembles finis de relations logiques entre éléments simples.
Ainsi, la comparaison a un caractère élémentaire que l'analogie n'a pas : elle est la plus petite opération logique servant à mettre en relation deux tout. L'opération élémentaire complémentaire de la comparaison serait alors la métonymie, qui pourrait se définir comme la plus petite opération logique mettant en relation un tout avec ses parties. Ce n'est qu'à partir de ces deux opérations élémentaires que l'analogie est possible. On comprend dès lors le caractère fondateur de cette opération pour l'esprit humain et sa rationalité scientifique. Nombre de philosophes (Bachelard, Duhem) et d'anthropologues (Levi-Strauss, Descola) l'ont d'ailleurs déjà souligné.
C'est en effet par la mise en correspondance d'expériences sensorielles et cognitives distinctes que petit à petit, peut se contruire l'intelligibilité d'un monde. Voilà donc le rôle primordial de cette opération logique : tisser des liens entre l'infinie diversité des expériences du monde vécues par l'homme, faire de l'Un avec du Multiple, réduire l'Autre au Semblable.

Des poèmes pour briser les silences: 3 février

La jeune fille des cachets

La jeune fille qui donne les cachets

à ceux qui ont besoin de calmants

a un visage d’ange, elle me rappelle

une fiancée du temps jadis.

Chaque nuit elle fait une ronde,

de sa voix elle brise le silence,

et moi j’abandonne ce que je faisais

pour la voir passer, juste un instant.

Elle ne me regarde jamais dans les yeux

là où je garde bien cachés

tant de visages d’âges et de mondes,

tant de nuits aux étoiles sans nombre,

tant et tant de venues et d’allées…,

la jeune fille qui donne les cachets.


Tony Guerrero (traduit de l'espagnol par Annie Arroyo)

Des poèmes pour briser les silences: 2 février

Nuit séductrice qui m’appelle

du fond des abîmes du silence.

Ah, nuit magnanime et magnétique,

fiancée encore inviolée de l’oisiveté!

Nuit errante, magicienne aux yeux

de la couleur de l’arc-en-ciel.

Nuit folle, pleine de blancheur

Pour ajouter au désir l’insomnie.

Nuit dénudée sur la terre,

avant de partir vers des rivages sans nom

étreins-moi, regarde-moi, permets-moi

de toucher ton corps pour sentir

la houle de plages aimées

bien cachées dans l’obscurité.


Tony Guerrero (traduit de l'espagnol par Annie Arroyo)

mardi 1 février 2011

Des poèmes contre l'oubli-1er février

J’ai dit non à la moite quiétude.

Je me suis dressé sur le sol nu,

j’ai fait le premier pas, puis le second,

peu à peu je devenais pluie.

Au début, ce fut le scepticisme

et ensuite vint la dépendance.

Plus avant apparut l’antithèse

et avec elle le développement.

J’ai commencé à travers les heures

à tourner poussé par l’esprit et le rythme

qui à travers l’éther glissent.

Assiégé par un ennui sans trêve,

Dans la place forte de mon cœur,

je me vis heureux, en train de chanter et de danser.

Tony Guerrero (traduit de l'espagnol par Annie Arroyo)