lundi 31 janvier 2011

Des poèmes pour briser le silence-31 janvier

Le vrai amour

Même si on ne me laisse pas regarder la lune

ni l’arbre desséché par le lent hiver,

même si on m’empêche d’allumer le feu,

de jouer au songe avec la cendre,

cela ne veut pas dire qu’est perdu

ce pur amour que de mes yeux

et de mes mains je forge et j’ai forgé

pour d’autres yeux, pour d’autres mains.

L’amour qui expire n’est pas l’amour.

Le vrai amour appartient

à l’ensemble du temps et à la terre entière,

il affronte sans crainte les tempêtes,

il résiste même au tranchant de la mort

et, comme la nature, est éternel.


Tony Guerrero (traduit de l'espagnol par Annie Arroyo)

dimanche 30 janvier 2011

Des poèmes pour briser le silence-30 janvier

Je suis heureux

Je suis heureux de cet isolement

où tout à mon aise je paresse

contemplant mon âme qui erre

dans le lointain jusqu’à la perdre.

Je suis heureux de ce silence

où je peux m’écouter moi-même

sans que me perturbe rien d’extérieur,

sans que le temps me cherche et me trouve.

Je suis heureux ainsi, ni plus ni moins,

sans y penser, en respirant

les atomes qui s’entremêlent en nous,

plongé dans le cœur d’un être.


Tony Guerrero (traduit de l'espagnol par Annie Arroyo)

samedi 29 janvier 2011

Des poèmes pour briser le silence- 29 janvier

La nuit est tombée

La nuit est tombée alors que je lisais un livre

(un qui était tombé entre mes mains)

dont le sujet creux et sinistre

avait à peine pour moi un sens.

Je pensai aux grands écrivains

capables de recueillir la lumière

Et toute la beauté du monde

dans des pages impérissables.

Je fermai le livre, je fermai les yeux,

et me vis à l’instant entouré

D’une éclatante lumière de soleil et de lune,

d’amour et de paix, et je compris :

Le trésor que nous cherchons dans les livres,

nous l’amassons au creux de notre âme.


Antonio Guerrero

jeudi 27 janvier 2011

Des poèmes pour briser le silence- 28 janvier

L’origine de ce jour sans but

qui au gré du vent de la vie

répand sur moi une lueur d’aurore

jamais n’est une perte mais un gain.

Cette succession de soirs

sans parfums, sans échos, sans couleurs,

qui fige mon imparfaite substance

jamais n’est une perte mais un gain.

Ce temps chargé de pauses

qui empêche mon amour de mûrir,

crépuscule en un lieu sombre

comme un interminable chemin

parmi des ombres qui s’allongent et tremblent,

jamais n’est une perte mais un gain.


Tony Guerrero (traduit de l'espagnol par Annie Arroyo)

Des poèmes pour briser le silence- 27 janvier

Cuando cierran

Cuando cierran la puerta de hierro
silbadores vientos de huracan
encima se me echan y me apagan
el candil, parpadeando en mis manos.
La celda se vuelve una laguna
en la que yacen palomas muertas
y por mi trepa su olor a espanto
como si las sombras me embistieran.
Con mi inofensivo corazon
desgarro el silencio congelado,
adelgazo ausencias prolongadas
hasta que la larga noche pasa
y todas las tinieblas se esfuman
envueltas en la luz matutina.


Antonio Guerrero

mercredi 26 janvier 2011

Des poèmes pour briser les silences: 26 janvier

Ce qui arrive
Ce qui arrive, c’est que l’injustice continue.
Ce qui arrive, c’est que je porte une boite noire.
Ce qui arrive, c’est que c’est moi qui le dis ;
Ce qui arrive, c’est que je voudrais que tu me croies.
Ce qui arrive, c’est que je vole sans angoisse.
Ce qui arrive, c’est que je secoue mes veines.
Ce qui arrive, c’est que deux soleils se croisent ;
Ce qui arrive, c’est que les pierres s’assombrissent.
Ce qui arrive, c’est que l’odeur n’est pas celle des champs.
Ce qui arrive, c’est que mes heures ont un maître.
Ce qui arrive, c’est que les murs se joignent.
Ce qui arrive, c’est qu’un frère sourit.
Ce qui arrive, c’est que dans ma poitrine naît
une sérénité et cela arrive.
Mardi, 26 janvier 2010

Tony Guerrero (traduit de l'espagnol par Annie Arroyo)