jeudi 11 février 2010

Port-au-Prince



Port où n'appareillent que des vaisseaux fantômes
Où s'écroulent les murs, où s'écoule le sang
Ruisselant des collines délaissées des hommes
Tant leur avidité en a tari les flancs.

Assis sur la faille d'une histoire violée
Uni par des parias, nègres ou flibustiers,

Port-au-Prince est l'esclave d'une providence
Rancunière qui, dans la glaise ou dans le sang,
Inondation après séisme, patiemment
Noie cette écume noire qui eut l'arrogance
Coupable d'aller rouler ses flots loin des cales
Eclairées des canonnières occidentales.