C’est un fleuve sans source,
Sans lit ni estuaire
Qui déploie ses méandres
Sur d’improbables terres :
Perchées sur les montagnes
Ou enfouies sous les mers.
Pauvre de profondeurs,
En surfaces prospère,
Chaque jour sa fortune
De bras et d’estuaires
Gonfle encore ses eaux
Polluées et sévères,
Dans lesquelles pourtant
Aucune vie de chair
Ne peut vivre longtemps
Puisqu’en ce fleuve austère
Le courant ne charrie
Que des êtres de fer
De feu et de furie.