dimanche 8 juillet 2012

Discours du 14 janvier 1879 de Chef Joseph

Plus d'une décennie après la Guerre Civile (1861-1865), les Etats-Unis sont tout entiers dévoués à la tâche d'établir leur empire sur les contrées lointaines du Far West où l'Or, dit-on, coule à flot dans les rivières et crible les moindres collines de l'éclat de ses pépites. Pour les tribus indiennes qui vivaient jusque là dans une paix relative avec les blancs, ces vagues successives de peuplement hystérique, cette ruée vers l'Or, signifia la confrontation brutale avec ce qu'il y avait de plus néfaste et scélérat dans la civilisation capitaliste naissante...
Les Nez-Percés, ou Nimíipuu, qui vivaient jusque là en bonne entente avec les blancs, durent en 1877 faire face à l'armée étatsunienne qui, après la découverte d'or sur leur territoire de l'Idaho, venait préparer le terrain pour que des colons puissent venir exploiter le minerai.
Après des combats longs et difficiles, les Nez Percés, sous le commandement de In Mut Too Yah Lat Kekht, mieux connu comme Chef Joseph, doivent capituler pour éviter l'extermination et sont déportés en juillet 1878 dans une réserve de l'état de Oklahoma.
En janvier 1879, Chef Jospeh s'adresse au Congrès de Washington et demande le droit pour son peuple de vivre libre sur ses terres de l'Idaho.
Au-delà de la puissance rhétorique de ce discours, c'est toute la condition indienne qui s'y trouve exprimée, dans la bouche d'un homme qui grandit avec les blancs (son nom, chrétien, en témoigne!), dirigea une nation indienne (les Nez-Percés) avant de mourir en déportation, dépossédé de tout, le 21 septembre 1804.



L'extrait de discours lu ici est accompagné par des extraits de Lachrimae or Seven Teares, pièce pour viole de gambe et luth publiée à Londres par John Dowland en 1604...deux siècles exactement avant la mort de Chef Joseph.