mercredi 16 septembre 2020

 "L'entreprise d'argent (ou moderne) semble intrinsèquement liée à l'institution du crédit [...].

L'entreprise se définit comme une forme d'activité comprise entre un engagement (avance) d'argent, et sa récupération, majorée d'un profit." 

(Hélène Vérin, Entrepreneurs, entreprises. Histoire d’une idée, PUF, Paris 1982, p.98)


jeudi 27 août 2020

Erotisme insolite


Étendue sur l'herbe de cristal, nue,

Elle ignore mon passage,

La tête tournée vers le creux du vallon,

Soupirant doucement des nuages à chaque respiration.

Immobile, si elle bouge la tête ou son corps délié,

C'est lentement, avec la nonchalante gravité d'une déesse.

Cette présence sereine, insensible au gel figeant le temps

Comme aux petites choses faisant mine de se dérouler tout autour,

A commencer par le clapotis de mon existence quelques pas plus haut,

Cette attente élégamment ouverte à l'ennui, qui me dit :

« Rien n'est plus important ici que moi,

Ma présence est l'unique spectacle, mes gestes les seuls événements »,

Confèrent un érotisme insolite au tableau de cette vache

Allongée au milieu du champ couvert de givre.

mercredi 19 août 2020

"Il n'y a pas de mots pour dire les lieux obscurs, Qui résident dans l'être, A l'insu de lui-même." 

José Gayoso, "De l'arbre à l'océan", Nocturnes des Asphodèles et de la Grand'Mare

lundi 9 septembre 2019

samedi 29 septembre 2018

De la parole au chant


Tu dis « tiens » en lui tendant cette rose, mais si tu tiens la note du mot que tu prononces, tu offres aussi ton chant.


De la syllabe perpétuée, naît la mélodie.


Tu dis « tiens » en lui tendant cette rose, mais si tu répètes plusieurs fois le mot que tu prononces, tu offres aussi ton pouls.


De la parole scandée naît le rythme.


Tu dis « tiens » en lui tendant cette rose, mais si tu accordes ton mot avec le sien, tu offres aussi ton chœur.


Du concert des voix naît l’harmonie.

samedi 11 novembre 2017

Tu marches sur le trottoir, au bord de la route. Tu marches sur le trottoir, au bord des larmes. A l’intérieur de toi, une vie liquide bouillonne, s'agite de houle. Toi, n’ayant que tes yeux pour voir au-dehors et ta peau pour sentir au-dedans, tu sens l’eau monter sous ton visage comme sous l’effet d’une lune invisible qui voudrait le noyer d’un océan de larmes.

"L’air de la ville"... Il frotte ton regard à chacun de tes pas, il le nettoie. Il frotte doucement et tu sens s’installer sous tes paupières une nappe chaude et humide qui met entre tes yeux et le monde des lentilles de tristesse.

Et l’air te pèse. Il pèse de tout le poids de sa colonne verticale sur l’angle de tes pommettes, il pousse tes joues vers le sol, il écrase ton sourire. Tes paupières gonflées, tirées elles aussi vers le bas, s’ouvrent un peu plus sur leur mer intérieure. Éclot sur ton visage une rosée de larmes.

Tu marches sur le trottoir, un bâillon de ciel sur les lèvres, les yeux ouverts sur un océan.

vendredi 10 novembre 2017

Heures et Ors

Gobe-monnaie crache-papier tic-tac tic-tac,
Compte les mètres compte les heures, tic-tac tic-tac,
Capitaine innombrable en la ville des flux,
A la flotte amarrée à chaque coin de rue.