lundi 18 octobre 2010

Le cinéma: petit portrait d'un Art en demi-teinte.



"Le cinéma, c'est l'écriture moderne dont l'encre est la lumière"
Cocteau

Partons de ce magnifique aphorisme pour pointer les zones d'ombres d'un art qui, s'il joue avec la lumière, ne manque pas non plus de se brûler aux feux des rampes bien lustrées des industries de l'imaginaire.
Art collectif, art international, art pluri-technique, art multimédia: art total?
Rhétorique...
Le cinéma a le pouvoir d'aller porter ses feux là où l'oeil de l'homme n'ose pas s'aventurer (l'intolérable de notre présent ou l’irréversible de notre passé): c'est vrai...mais hélas, il a aussi la faiblesse de se complaire dans ces territoires sur-éclairés, que les phares des borgnes qui sont nos rois pointent avec application.

Loin d’aider l’homme à dévoiler le réel dans sa vastitude et sa complexité, le 7ème Art accompagne alors ceux qui voudraient qu’on soit captifs d’un imaginaire imposé, étriqué et docile!
Jusqu’à quand les stades, les commissariats, les champs de bataille, mettront-ils en scène des sportifs héroïques ou déchus, des policiers vertueux ou véreux, des soldats humanistes ou des victimes coupables? Jusqu’à quand cette dialectique stérile d’ombres muettes fera-t-elle spectacle aux yeux des hommes?

Jusqu’à quand l’encre de lumière viendra-t-elle s’échouer dans ces lupanars alanguis pour voyeurs malvoyants que sont nos salles obscures?...les bien nommées!

Point là de prophétie: le dénouement échoit aux spectateurs! Avec, à vrai dire, peu de suspense: c'est à qui du citoyen ou du consommateur, posera d’abord son séant dans les salles de demain!
Plus claire la lumière, plus sombre l'obscurité... Il est impossible d'apprécier correctement la lumière sans connaître les ténèbres.”
Sartre

vendredi 20 août 2010

Assis à leur bureau, dans l'ordre et le silence,
Regards et mains captifs d'un poste et d'un clavier:
C'est la transe muette du temps sacrifié
Sur l'autel d'une valeur où coule le sens.

lundi 21 juin 2010

Aphorisme...de circonstance

Le jeu sans ballon est au football ce que l'art du silence est à la musique...le joueur qui place ses foulées dans la grâce de l'instant et du lieu est tel le compositeur posant sur la partition le soupir qui donnera sens à sa phrase musicale.

mercredi 19 mai 2010

De la mousse pour les masses:

Nous sommes entrés dans un système de production où de plus en plus de biens informationnels et culturels voient leur valeur mesurée à l'aune du volume qu'ils occupent dans l'espace social (presse, Web, cinéma, littérature, publicité, scène politique, etc...), et non de la qualité de leur contenu: dans le jargon journalistique d'aujourd'hui, on parle de culture du BUZZ (CultureBUZZ est d'ailleurs le nom d'une agence de communication spécialisée dans le marketing dit "viral", c'est-à-dire visant à créer des informations se propageant selon les mêmes caractéristiques qu'un virus, par une chaine d'infections-réplications: la métaphore, assumée par les intéressés, est éloquente!).
Se développent ainsi des biens culturels que j'assimile à des mousses car ils ont la propriété d'avoir un rapport volume/masse gigantesque, c'est-à-dire de prendre une place dans les médias et l'espace public disproportionnée en comparaison de leur importance quant aux affaires humaines (la presse people en fait partie, mais il serait injuste de ne stigmatiser que ces relais de potins; la surenchère de publicité, de jeux de hasards, de sports paricipe tout autant de ce phénomène!); enfin, comme les bulles de l'écume, ils se désagrégent très rapidement, vite remplacés par de semblables spumosités...La prolifération des mousses dans l'espace culturel a le même effet néfaste que sur les toits de tuile; seulement, alors que sur ces derniers, ce sont les infiltrations d'eau que la mousse favorise, c'est l'intrusion (car pour beaucoup d'entre nous, il s'agit bien d'"intrus" dont nous aurions préféré nous passer) d'informations parasitaires que la "culture mousse" catalyse.
En outre, non seulement les informations et biens culturels mousseux envahissent nos écrans, nos ondes et nos journaux, mais ils ont également pour effet d'ignifuger le substrat social auquel ils s'appliquent. Tous comme les mousses d'extincteurs contiennent les flammes des incendies, les mousses culturelles étouffent le feu des consciences citoyennes. Car pour agir sur le monde, il faut d'abord le comprendre. Et pour le comprendre, il faut pouvoir l'observer, sans écrans de fumée ni nappes de trouble écume. Les pouvoirs politico-économico-médiatiques ont bien compris, et depuis fort longtemps, que l'arme la plus efficace contre l'instabilité sociale -hantise honnie des marchés- n'était pas forcément la poudre à canon. Souvent, le bain glacé de l'austérité couvert de la mousse volatile d'une culture sans consistance suffit! Avec l'arrivée de l'internet, de la télévision numérique et des journaux gratuits, l'expansionnisme et la vitesse de renouvellement des mousses ignifugeantes se sont considérablement accrus! Débordées, les consciences individuelles ont du mal à réagir aux évènements qui les touchent au premier chef et qui sont souvent maquillés en faits divers; asphyxiée, la citoyenneté même est mise en péril! Car dans un régime politique où les hommes passent leur temps à lire, écouter, regarder et consommer du vide, le risque est grand qu'ils finissent, un jour, par l'être à leur tour.

lundi 29 mars 2010

GAZA

Gaza, terre sans droit pour un peuple sans terre,
A l'horizon: le Mur, au quotidien: la guerre,
Zone d'ombre en Orient, bande de mille plaies,
Au sort de ton béton celui de l'homme est lié.